Ce qui m’a interpellé durant ces dernières années, c’est d’entendre de plus en plus de femmes ne pas se sentir « alignées » dans leur désir sexuel à la demande de leur partenaire. Selon une dernière statistique, cela pourrait aller jusqu’à 69%.
Il semble selon cette même statistique que la baisse de la libido est proportionnelle au temps qui passe. Mais ne confondons pas l'ennui, le manque de stimulations, de nouveauté et d'enjeu dans une relation de longue durée avec l'âge, car à tout âge une nouvelle rencontre peut avoir un effet totalement "boosteur" de la libido chez la femme. Une grand nombre de femme expriment également le fait d'être plus alignées sur leurs désirs et plus réceptives à leur plaisir au fur et à mesure du temps qui passe.
les dites causes de l’insatisfaction ou de la fatigue sexuelle dépendent de plusieurs facteurs ;
les facteurs relationnels, comme par exemple lorsque l'un des deux est fâché, ou qu'il a été déçu ou toute autre "relation de force" qui oppose et éloigne l'un.e de l'autre.
les facteurs domestiques, comme le fait de ne pas se sentir suffisamment soutenue ou secondée dans les responsabilités et les tâches domestiques
les facteurs psychologiques, comme la tristesse, la dépression, la fatigue émotionnelle, la surcharge mentale, etc.
les facteurs éducationnels, culturels, sociétaux, etc.
Bref, tout ce qui vient donner une bonne raison de ne pas s'ouvrir, ni à soi, ni à l'autre. Le corps, le coeur et l'envie se referment "comme une huitre" et le forcer, c'est renforcer la puissance de cet contraction qui précède le refus.
Toutes ces raisons sont tout à la fois valides et en même temps, elles parlent toujours des raison subies qui parlent le plus souvent de l'autre, des autres, nous constatons que ce sont principalement des facteurs extérieurs. Vous me direz, ben quoi ? C'est toujours à cause des autres ...
Et vous savez bien pour ceux qui connaissent ma posture, que moi les autres, je n'ai plus envie de les rendre responsables de tous mes malheurs, ni d'ailleurs de les rendre responsables de mes bonheurs, de mes plaisirs, et encore moins de mes désirs !
Une posture qui repose sur le principe même de la psychologie de la relation sur laquelle je pose mon discours et mon travail : me voir comme responsable de ce que je vais faire de ce qui me "blesse" des autres, car si la blessure est inévitable, la souffrance - elle - est en option.
Dans cette première partie de ce double-atelier nous verrons que la cause du "non désir" remonte « plus haut » dans le « soi », qu'elle part d'une contraction qui - même si elle est légitime - nous enferme dans un état de non désir. Le non désir de l'autre, qui s'étend souvent vers une baisse générale de désir des choses.
Se fermer au Désir
Au tout départ, tout en haut de cette contraction, c'est à Soi que l'on dit non. Nous nous empêchons. Nous disons non ! C'est le principe même de la souffrance ; ne pas "accueillir", empêcher ce qui est et ainsi contracter mentalement, musculairement, émotionnellement et tout cela en jugement, en impatience, en refus de cette blessure que nous jugeons comme "injuste". Souvent en revendication aussi.
Me savoir capable, me donner la responsabilité et le pouvoir de transformer la blessure, d'identifier la contraction et de trouver les moyens "intérieurs" (j'ai pas dit "ressources", mais bien "moyens") afin de dé-contracter, détendre, assouplir mon corps, c'est me permettre de ne pas rester dans les douleurs "chroniques" de toutes les contractions qui m'empêchent l'accès que j'ai naturellement à la vie.
Petite leçon de choses
Le vivant est de nature fluide, il inclut l'agréable et le désagréable sans l'empêcher. Le Désir du vivant est un élan "l'élan vital" disait Bergson.
Tout ce que nous empêchons en nous de note fluidité crée la souffrance. Deux mesures qui indiquent si nous sommes dans l'empêchement ou dans le désir ; ressentez si en vous ceci est "léger" donc fluide, ou si ceci est "lourd", donc souffrant.
Revenons à notre Désir de Femme
Une fois qu'elle prend conscience que son Désir est le seuil même de notre Rapport au Monde, elle se rend compte qu'elle est la détentrice principale de son désir, qu'elle peut apprendre à l'allumer, à le diriger vers ce qu'elle préfère, à le stimuler, à l'entretenir, à en jouer et surtout à en jouir à souhait !
Bingo !!
Mais pour cela, il faut se rappeler que ce rapport au désir "ratatiné" est principalement issue de l’absence et l’oubli total de l’ancestrale culture de la nature du désir féminin basé sur le rapport qu’elle a à son corps de sens et à la mise en place de son « véritable » accès à son désir autonome, à son désir de sens, à son sens du désir dans son rapport au monde, à l'autre et à elle-même
C’est principalement ce point que nous allons travailler ensemble dans cette première partie d'Atelier Désir-Libido Femme
Au plaisir,
Anne Yvonne Racine
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