Atypique
Ni un avis, ni une opinion, ni une vérité, ni une règle, ni une morale, ni rien d’autre que… là où j’en suis, là où je suis « positionnée ».
Je ne peux aller vers vous qu’à partir de là.
À partir de moi, et aller vous avec ce que j’ai entre les mains.
C’est l’unique condition à mon autorisation d’aller vers vous.
Je ne saurais plus vous aborder à partir de ce que je répèterais de ces autres auxquels je m’identifie, en y mettant un peu d’un « moi » empreint de ses expériences, de ses certitudes et de ses propres visions du monde.
Rien de très nouveau pour moi ; déjà lorsque j’enseignais les langues il me fallait décortiquer les chemins empruntés pour arriver aux règles grammaticales, orthographique est communicationnelles. Un enseignement « atypique » qui ne plaisait qu’à certains.
J’ai compris alors que certaines personnes préfèrent prendre et répéter, que prendre, trier et grandir.
C’est le filtre que je me permets de poser entre vous et moi.
Et quelle que soit votre préférence, elle ma va parfaitement.
C’est encore le cas aujourd’hui !
Les thérapies, les formations et les ateliers sont construits sur ce modèle ; à partir de ce que j’apprends, observe ou questionne, je trie les fils qui me servent à tisser mon discours, diffèrent pour chacun et à chaque instant, tant il est intriqué dans la perception et le sentiment que j’ai de vous au cœur de cette relation que nous construisons ensemble. Ce n’est qu’en résonance de vous que se délie librement ma langue. C’est à chaque fois une première fois.
Car l’observatrice passionnée et méticuleuse du monde, des autres et d’elle-même que je suis, ne peut transmettre en paix que ce qu’elle observe à partir de cet espace d’elle-même qui s’observe.
Un rapport à soi qui fait partie intégrante de ma manière de faire thérapie et faire formation.
Comment pourrais-je aller en conscience vers l’autre si moi-même je ne sais pas comment m’approcher, m’observer de manière « formative » ? c’est-à-dire presque « froidement » sans avis, ni jugement sur la personne que je suis et mieux comprendre les systèmes intérieurs (croyances, identitaires, devoirs, interdictions) auxquels j’obéis sans même le savoir ?
Je ne saurais vous laisser venir « tels que vous êtes » qu’au travers de mes propres filtres, alors que mon désir est de vous rencontrer, précisément dans cet espace « empathique » (qui n’est un espace ni de souffrance, ni de pitié) de l’accueil qui n’est ni jugement, ni avis de vous.
Il avait donc fallu que je le fasse avant de vous recevoir.
Je reviendrai souvent vers vous à travers le BLOG à ce sujet, comme celui de dire que ...
l’amour, c’est ce qui reste quand plus rien ne l’empêche…
À bientôt,
Anne Yvonne
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